Volume 2, no. 1, 29 janvier
2004
Utilit'ERE
L'ERE des musées
Musées, berceaux de nos mémoires, gardiens
de nos savoirs, compagnons de nos espoirs
Robert Litzler, Président
de l'Association québécoise pour la promotion
de l'éducation relative à l'environnement (AQPERE)
(Texte intégral)
Musées, je m'adresse à vous comme à
un être vivant capable d'écoute, d'attention,
de réponse. En réalité vous êtes
tout cela à la fois et vous l'êtes davantage
depuis que j'ai pris conscience que chaque être humain
porte une part de la responsabilité de ce que sera
l'avenir de la planète et celui des êtres qui
l'habitent.
Vous nous offrez un recul dans le temps, rendant vivants
époques et personnages, souvenirs et destins pour nous
faire apprécier à sa juste valeur la période
que nous traversons. Nul autre que vous ne réussissez,
en si peu de temps, à nous faire réaliser à
la fois le pouvoir destructeur et le génie créateur
de l'homme. Cette confrontation de deux réalités
nous interroge sans cesse et aide à faire évoluer
nos attitudes, nos comportements, nos actions.
Tous les savoirs accumulés au cours de ce siècle
prodigieux que l'humanité vient de traverser, vous
les avez soigneusement conservés pour les rendre accessibles
à tous, jeunes et moins jeunes. Au fil du temps vous
êtes devenus " l'école hors de l'école
" en contribuant à sensibiliser, éduquer,
former et transformer la société. Il n'appartient
qu'à tous d'en profiter et aux autorités d'en
faciliter l'accès.
Franchir votre seuil c'est trouver un espace de détente,
mais aussi de réflexion. C'est tourner le dos pour
quelque temps à ce qui se déroule sous nos yeux
tous les jours et dont nous sommes bien souvent des témoins
impuissants. Pour les passionnés d'éducation
à l'environnement, vous êtes devenus un compagnon
de route en qui ils trouvent ressources et espoirs sur le
difficile parcours qui conduit à un avenir plus viable
pour tous.
Extraits d'articles de L'ERE des
musées
Au croisement des musées et des communautés
viables
Thérèse
Baribeau, La Biosphère, Environnement Canada
Catherine Dumouchel, Musée canadien de la nature
Cette préoccupation du rôle des musées
dans la société n'est pas chose nouvelle. Depuis
la grande bibliothèque d'Alexandrie jusqu'aux musées
virtuels, en passant par les éco-musées, le
monde muséal remet en question son rôle, ses
fonctions sociales, ses services
Au fil du temps, ce
questionnement change selon les contextes, selon la nature
du musée et selon les problématiques sociales
environnantes.
Plus récemment, le concept de communauté viable
vient interpeller les musées face aux problématiques
environnementales, sociales, culturelles et économiques
des sociétés dans lesquelles ils oeuvrent. ...
L'environnement et les musées, un lien naturel
Michel Perron, Directeur
général, Société des musées
québécois
Linda Lapointe, Chargée de projet, Musées à
découvrir, Société des musées
québécois
...Musées à découvrir
propose un ensemble impressionnant de circuits thématiques
regroupant plus de 270 musées en 70 circuits élaborés
à partir de 24 grands thèmes. L'internaute peut,
à partir de ses goûts, choisir un circuit, imprimer
sa carte et prendre la route
Parmi les 24 sujets proposés
par les circuits thématiques, trois touchent directement
des préoccupations liées à l'environnement
: « Nature et environnement », «
Des collections vivantes » et « Paléontologie
et sciences de la terre ». De ces trois thématiques
ressortent huit différents circuits qui regroupent,
au total, 49 institutions muséales.....
La contribution des musées à l'enseignement
de valeurs et de connaissances environnementales dans le cadre
de la réforme scolaire
Par Marise Jean-Jean,
coordonnatrice de J'Adopte un cours d'eau, Comité de
valorisation de la Rivière Beauport
Les musées de sciences naturelles et environnementales
ont une mission éducative importante. Ils se donnent
comme mandat de promouvoir la conservation de la biodiversité
et de valoriser les comportements respectueux de l'environnement.
De son coté, le ministère de l'Éducation
du Québec (MEQ) désire, concernant l'environnement
et la consommation, que l'élève «apprenne
l'importance d'agir en consommateur averti et qu'il fasse
appel à son sens de la responsabilité à
l'égard de l'environnement ». Ces deux institutions
ont donc un désir commun en ce qui concerne l'environnement.....
Autres titres :
- L'ERE des musées : un champ de recherche émergeant,
Cécile Fortin-Debart, Docteure en muséologie des sciences,
Unité muséologie et médiation des sciences, Muséum national d'histoire
naturelle, Paris;
- Les musées sur le web : tendances et possibilités
pour l'ERE , Michèle Sincennes, responsable de la gestion de l'information,
Biosphère, Environnement Canada;
- Le rôle social du Centre des sciences de Montréal,
Michel Groulx et Renée Huard, Centre des sciences de Montréal;
- Explorer ensemble, Marie-Charlotte De Koninck, Musée de la civilisation
du Québec;
- L'aventure de l'exposition itinérante, Martine
Bernier, Directrice des expositions, Musée de la nature et des sciences;
- Le « musée en nature » et ses merveilles
!, Suzanne Lachevrotière, Aménagiste, Corporation Saint-Siméon Éco-Village
de Charlevoix, Association québécoise d'interprétation du patrimoine (AQIP).
Opinion
Centrale à cycle combiné du Suroît d'Hydro-Québec
:
Serait-on accroc à un modèle de progrès?
par Hugues
Harry Lhérisson
L'image d'un cancérologue, cigarette au bec, plongé
dans une lecture sur les conséquences néfastes
de la nicotine symbolise la démarche vers la construction
de la centrale thermique du Suroît annoncée le
13 janvier dernier par Hydro-Québec et le ministère
des Ressources naturelles, de la Faune et des Parcs. À
quoi sert-il d'avoir autant de connaissances sur les conséquences
environnementales et les sources d'énergies alternatives
si l'intérêt commun ne peut en bénéficier?
Le modèle de progrès occidental, synonyme de
projets à grande échelle, de colonnes de béton
et d'acier, de technologies de pointe qui paraissent bien
dans les revues spécialisées, prend encore une
fois le dessus sur des solutions plus simples, moins spectaculaires,
mais combien plus viables.
Si l'éducateur à l'environnement rêve
d'un modèle de progrès, c'est bien celui qui
préconise l'usage des connaissances et des expériences
pour faciliter le rapport entre l'être humain et les
autres espèces. Il veut que le savoir disponible sur
les écosystèmes soient mis à contribution
pour rendre compte de l'impact de nos actions sur la nature.
Il souhaite que l'État prenne le flambeau, prêche
par des lois et des règlements, mais surtout par l'exemple.
Le projet de centrale à cycle combiné du Suroît
va à rebrousse poil de toutes ses attentes. Présenté
comme incontournable et à l'avant-garde de la
technologie au gaz naturel disponible1,
ce projet reprend une argumentation très connue. Celle
qui veut qu'il n'y ait pas d'autres solutions possibles, que
le temps des débats soit révolu, puisqu'il faut
être à la fine pointe et au plus vite. Et Kyoto?
Kyoto!, le Québec a des émissions de gaz à
effet de serre à rattraper, puisqu'il en produit 50%
de moins que les autres provinces canadiennes. Il n'y a donc
pas de quoi s'inquiéter. De toute façon la décision
est prise, le débat est clos.
Et si le débat ne faisait que commencer? Et si la
solution venait justement d'une meilleure utilisation des
capacités actuellement disponibles, comme le proposent
les environnementalistes depuis des années. À
moins d'envisager s'établir sur Mars (n'y a-t-on pas
découvert des traces d'eau?), il faudra continuer à
vivre sur notre planète et à exiger des initiatives
qui privilégient surtout le long terme.
- Communiqué
du Ministère des Ressources naturelles, de la Faune
et des Parcs
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