Volume 3, No. 7, 28 octobre 2004

Projets en ERE

L'AQPERE au 73e congrès de l'ACFAS à Chicoutimi

L'ERE, un champ d'innovations, sera le thème du colloque que l'AQPERE présentera dans la cadre du prochain congrès de l'ACFAS qui aura lieu du 9 au 13 mai à l'Univsersité du Québec à Chicoutimi.

Après le colloque ERE, Nature et Culture présenté en 2003 à Rimouski, en collaboration avec le département des sciences de l'éducation de l'UQAR, puis notre partenariat avec la chaire de recherche du Canada au colloque  la recherche en ERE, au croisement des savoirs  en 2004, nous serons en 2005 à Chicoutimi, partenaire de la Chaire en Écoconseil de UQAC, où se tient le prochain congrès de l'ACFAS (9 au 13 mai). Cette participation s'inscrit dans l'objectif de l'AQPERE d'étendre ses contacts avec le réseau des universités du Québec.

En fait l'AQPERE sera un des trois partenaires qui se sont liés à la chaire en Écoconseil pour ce Congrès, les deux autres étant le Consortium de recherche sur la forêt boréale commerciale et le Centre de Conservation de la Biodiversité Boréale (CCBB), qui tous le deux présenteront leur propre colloque.

Dans le cadre de deux journées d'études (14 et 15 octobre) avec l'équipe de Claude Villeneuve et les principaux acteurs en ERE du Saguenay Lac-Saint-Jean, le recteur de l'UQAC, M.Michel Belley et le vice-Recteur et président du Congrès Ghislain Bourque, ont fait un bel accueil à l'initiative de l'AQPERE et souhaité que le colloque marque le début d'une fructueuse collaboration entre l'AQPERE et les acteurs régionaux.en ERE. C'est aussi le voeux qu'ont exprimés les responsables d'une dizaine de groupes environnementaux rencontrés à Chicoutimi, Saint-Félicien et Alma. Tous ont manifesté leur intérêt à participer à la préparation du colloque et créent ainsi des liens durables avec l'AQPERE.

L'AQPERE soumettra sa proposition de colloque à la direction de l'ACFAS le 5 novembre. Nos prochains bulletins Int'ERE.net donneront plus de détails sur le contenu du colloque et le programme complet sera connu en février. Quant à la prochaine rencontre de l'AQPERE au Saguenay Lac-Saint Jean, elle aura lieu les 17, 18 et 19 janvier 2005 à l'occasion d'un colloque organisé par les étudiants de la chaire en Écoconseil actuellement en stage, qui feront la présentation de leurs projets de stage.

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Utilit'ERE

Cégep vert du Québec : une certification environnementale spécifique aux cégeps existe enfin !

ENvironnement JEUnesse, le réseau des jeunes impliqués en environnement, a lancé un programme de certification environnementale spécifique au milieu collégial. La certification Cégep vert du Québec désigne les cégeps qui intègrent la notion de développement durable dans la gestion de l'institution et ce, sur les plans économique, social et environnemental. Le point fort de ce programme unique au Québec est d'impliquer les gestionnaires d'institutions, le service du personnel, les professeurs et les étudiants. Il s'agit d'une certification qui vise l'implantation d'une culture de développement durable de manière concertée.

Cinq cégeps sont candidats à l'obtention de la certification cette année et d'autres candidatures seront évaluées sur demande puisque dès l'année prochaine, ENJEU souhaite étendre la certification dans l'ensemble des régions du Québec. À cet effet, si d'autres cégeps souhaitent obtenir la certification Cégep vert du Québec pour l'année 2005-2006, ils peuvent dès à présent déposer leur candidature aux bureaux de l'organisme.

Le Forum jeunesse de l'île de Montréal, l'Association québécoise pour la promotion de l'éducation relative à l'environnement (AQPERE), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), le Mouvement intercollégial de réseautage en environnement (MIRE) et le Comité d'action et de concertation en environnement du Collège de Rosemont sont partenaires d'ENvironnement JEUnesse pour la certification Cégep vert du Québec.

Si votre Cégep souhaite obtenir la certification Cégep vert du Québec pour l'année 2005-2006, vous pouvez dès maintenant déposer votre candidature auprès de Jérôme Normand d'ENvironnement JEUnesse, (514) 252-3016 p.228.

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Plantet'ERE

La Fondation Nature et Vie en mission au Canada et au Québec

L'AQPERE et le Collège de Rosemont, qui héberge le siège social de l'ONG Planet'ERE, viennent de vivre une grande semaine (18 au 22 octobre) avec Mme Araba Kadidiatou Yonli, épouse du Premier ministre du Burkina Faso et présidente de la Fondation Nature et Vie qui organise le forum Planet'ERE 3 en juillet 2005. Mme Yonli était accompagnée de Jean-Marie Kiléa Ky, qui dirige la Commission Finance du comité organisateur du prochain forum.

Mme Yonli et M. Ky faisaient partie d'une délégation d'une trentaine de membres comprenant six ministres qui effectuaient une mission au Québec dans le cadre des préparatifs du Xième Sommet de la francophonie qui se tient à Ouagadougou du 28 au 30 novembre 2004, sous le thème Espace solidaire pour un développement durable.

Robert Litzler, président de l'AQPERE et secrétaire générale de Planet'ERE, avait la tâche d'organiser pour la Présidente des rencontres à Ottawa, Québec et Montréal avec des personnes susceptibles d'apporter du soutien au comité organisateur du forum Planet'ERE 3 (P3) et d'harmoniser les liens de collaboration entre le secrétariat général de Planet'ERE et le comité organisateur de P3. Un rapport détaillé de la mission vient d'être produit par l'AQPERE. Il a été communiqué au bureau exécutif de Planet'ERE et est disponible sur demande à l'AQPERE.

Pour les lecteurs qui s'intéressent au forum Planet'ERE 3, j'extrais de ce rapport la présentation des activités préparatoires que le comité organisateur réalisera dans les mois qui nous séparent de l'événement. Cela vous convaincra que le projet est bien sur les rails.

  • Lancement dans les écoles du Burkina d'un concours de poèmes et de dessins d'enfant (octobre)
  • Rencontre internationale des jeunes francophones à Ouagadougou (28 au 30 novembre), d'où découlera une déclaration des jeunes qui sera présentée au Xième sommet des chefs d'État de la Francophonie qui aura lieu les 28 et 29 novembre;
  • Rencontre des acteurs de l'éducation à l'environnement du Burkina Faso (27 au 29 décembre). Elle servira à faire l'état des lieux et à clarifier le rôle de chacun au forum Planet'ERE 3;
  • Rencontre des chefs traditionnels en février qui mettra l'accent sur l'importance de mettre en valeur les savoirs traditionnels lors du forum;
  • Organisation de deux stages de formation de cinq jours, l'un en février, l'autre en mai. Le premier porte sur les stratégies de communication environnementale et l'autre sur l'écocitoyenneté et le développement durable;
  • Campagne nationale de sensibilisation sur l'amélioration du cadre de vie au mois de juin .

Pour tout renseignement ou information sur le forum Planet'ERE 3 vous pouvez communiquer avec Robert Litzler au aqpere@videotron.ca.

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Opinion

ALERTE à la vigilance, notre sens critique s'effrite
Par Brigitte Blais

Mais où se trouve donc notre sens critique ?

Dans le cadre de la 4ème Conférence mondiale des journalistes scientifiques qui se tenait à Montréal en octobre 2004, le controversé statisticien danois Bjorn Lomborg, auteur du livre The Skeptical Environmentalist, professeur de sciences politiques à l'Université Aarhus à Copenhague et journaliste à ses heures, venait livrer son analyse de l'état statistique de l'environnement.

Comme le savent mes collègues de l'Association des communicateurs scientifiques (ACS), j'ai beaucoup aimé la conférence, mais je trouve discutable le fait que cet homme, qui n'a aucune crédibilité aux yeux des scientifiques (lire The Scientific American du 2 janvier 2002) et des environnementalistes, se soit retrouvé à servir des conseils aux journalistes scientifiques traitant d'environnement.

Je m'en prendrai donc à l'argumentation de M. Lomborg, pas à sa personne.

L'argumentation de M. Lomborg est parsemée de sophismes et d'erreurs de raisonnements. Les données qu'il sert à son lectorat et à son auditoire sont partielles et mal interprétées, ses conclusions sont orientées et plusieurs «faits» qu'il rapporte sont simplement faux. Sans compter les moyennes statistiques qu'il déploie, faisant abstraction des nuances et particularités si chers à la science. Le tout, sans que plusieurs non-spécialistes en environnement ne s'en rendent compte.

L'analyse de son argumentation remplirait des centaines de pages. Je me limiterai ici à un seul exemple, question d'appuyer mes propos. Lors de sa conférence, M. Lomborg a mentionné, rapidement entre deux phrases à débit rapide (ne laissant aucun temps de réflexion à l'auditeur), que les environnementalistes étaient ceux qui craignaient le plus les famines dans le monde, par manque de ressources naturelles, alors que les compagnies qui fournissent les semences, engrais et pesticides ne craignent pas la famine puisqu'elles ont des solutions scientifiques et technologiques permettant une meilleure rentabilité des cultures. Ayant moi-même lu quelques livres sur la famine et étant à l'écoute des environnementalistes, je puis vous assurer que dans la réalité, c'est le contraire. Les environnementalistes croient qu'il y a amplement de nourriture pour tous, mais qu'elle est simplement mal répartie (nécessité de cultures diversifiées dans chaque région et bonne distribution), alors que les fournisseurs de semences et de produits chimiques évoquent continuellement les risques de famine pour justifier la nécessité de semences performantes (hybrides ou OGM), de produits énergisants (engrais) et d'armes aux ennemis des cultures (pesticides).

Lorsqu'une série d'arguments du genre se suivent dans une logique cohérente, il est facile de tomber dans le piège.

Introspection

J'attendais cette conférence avec impatience. Je souhaitais profondément que les journalistes se lèvent au micro et osent dire à M. Lomborg ce qui fait de lui un mauvais journaliste scientifique et ce dont les autres journalistes devaient se méfier en le lisant ou en l'écoutant.

Tel ne fut pas le cas. Même si le conférencier-biologiste qui le confrontait venait de démontrer l'impertinence des arguments de Lomborg, aucune des huit personnes venues parler au micro ne s'est montrée sceptique face au politicologue-statisticien. Je dirais même que la majorité des intervenants aimaient la bonne nouvelle de Lomborg, celle qui nous annonce que tout va dorénavant assez bien en environnement, et qu'il est maintenant temps d'investir ailleurs.

Mais où donc est passé notre sens critique ?

Avant de jeter mon dévolu sur quoi que ce soit, je dois faire mon mea culpa. J'aurais pu, moi-même, intervenir à deux reprises. J'aurais pu influencer le comité organisateur afin qu'il revienne sur sa décision d'inviter un tel individu, puis j'aurais pu me lever et partager mon point de vue au micro. Je n'ai rien fait de cela. De grâce ne reproduisez pas mes erreurs, car si tous les québécois capables de sens critique taisaient leurs pensées comme moi, nous n'irions pas très loin…

Des arguments comme ceux de Lomborg, nous en entendons à chaque jour. J'ose espérer que les individus qui nous les servent sont simplement naïfs et incapables d'altruisme. Sinon, le contraire signifierait qu'ils sont tordus. Et ça, ce serait inacceptable.

Les invasions barbares

Notre sens critique s'effrite insidieusement pour différentes raisons. D'abord, nous sommes entourés de publicités trompeuses, manipulatrices d'idées contradictoires qui, à force d'être vues et entendues, deviennent normales. Nous sommes bombardés d'informations que nous n'avons pas le temps de digérer et de critiquer. Nous faisons face à des situations complexes que nous tentons de simplifier à outrance. Nous aimons les nouvelles à sensation et détestons nous sentir coupables de nos actes individuels collectivement irresponsables. Bref, il devient important que chacun de nous prenne du recul et se sorte la tête de l'eau avant de se noyer.

J'en appelle donc à la vigilance individuelle et collective. Soyons plus critiques, à voix haute… moi la première.

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