Volume 3, No. 4, 24 juin 2004

Opinion

L'ERE sans PRÊCHER…
par Linda Liboiron

Lors de mon arrivée à la Biosphère il y a maintenant neuf ans, plusieurs défis m'attendaient pour concevoir les activités qui se tiendraient à l'intérieur du musée. L'un d'eux et non le moindre, était de pratiquer l'éducation à l’environnement en évitant les pièges du fanatisme environnemental et le diktat des solutions toutes faites. Bien sûr, au fil des ans, il y a eu des écueils et nous n'avons pas toujours réussi à éviter ces pièges mais ce fut une aventure enrichissante que de chercher la meilleure façon, en deux heures, de sensibiliser nos visiteurs et de les amener à réfléchir sur leurs attitudes et comportements. Pour y parvenir, nous avons établi, dès le point de départ, des principes de travail qui ont balisé notre parcours, principes qui se sont enrichis avec les expériences et les contacts établis avec les collègues des milieux muséal et universitaire.

Pour moi, formée à l’univers de Parcs Canada, le premier principe à respecter était de séduire le visiteur en favorisant une expérience de visite agréable tout en m'assurant de lui faire vivre des situations déstabilisantes, telles que la provocation ou l'humour, pour le mettre en situation d'écoute. Le deuxième principe nous a fait inclure dans toutes les activités éducatives une participation du visiteur à son apprentissage, puisque l'on retient 10% de ce que l'on nous dit, mais 90% de ce qu'on fait et exprime. Comme nous étions conscients qu'en environnement il n'y a rien de complètement noir ou de complètement blanc et que selon notre histoire personnelle ou sociale, les opinions peuvent diverger considérablement, nous avons travaillé dans le respect de chaque visiteur et de ses ! idées. Finalement, puisque la Biosphère avait pour mandat d'accompagner les gens sur le chemin de l'action, nous insérions toujours, dans les thèmes traités, des outils concrets d'actions positives pour l'environnement, permettant ainsi «l'empowerment».

La participation à des recherches universitaires m'a permis d'asseoir ces principes sur des bases théoriques et j'ai travaillé ces dernières années avec l’approche de la pensée critique qui inclut le partage des savoirs entre les participants, l'écoute des autres et l'accès à différentes sources d'information. La thématique des changements climatiques m'a amenée, pour sa part, sur des pistes telles que la création de liens émotionnels entre l'individu et l'environnement, qui rappelle les bases de l'interprétation et les principes de M. Tilden. Finalement, dans cette voie, nous avons développé des activités alliant l'art et l'environnement avec des résultats extrêmement satisfaisants en terme d'appropriation. À titre d'exemple, je cite l'évé! nement «Insectes d'eau, bijoux vivants» qui amenait les visiteurs à mieux comprendre l'importance de la présence des insectes dans l'environnement et leur rôle en tant qu'indicateurs de santé. L'activité artistique les transposant en bijoux visait de son côté à créer un association positive insecte - beauté !

Je continue activement ma recherche éducative en continuant de croire que c'est à chaque visiteur de construire ses opinions et d'agir en conséquence. Je suis très intéressée à partager mes idées et expériences avec mes collègues sur ce sujet. Au plaisir de communiquer !

Linda Liboiron, le 14 juin 2004 ***
Responsable Éducation - Programmation
La Biosphère
linda.liboiron@ec.gc.ca
Tél:  514 283-5009

Relevons le Défi d'une tonne !
Agissons contre les changements climatiques !  
www.changementsclimatiques.gc.ca


Événements

Les Jeunes de la Mauricie et Rio…12 ans après !

Dans le cadre de l'activité médiatique « La Terre, 12 ans après le Sommet de Rio » organisée par le Conseil régional de l’environnement de la Mauricie (CREM), des élèves du primaire et du secondaire de la Mauricie ont réalisé des travaux en ERE à partir de l'activité pédagogique D'hier à demain, notre avenir est entre nos mains.

Ainsi, lors d’une conférence de presse le 1er juin passé à l'école secondaire Val Mauricie de Shawinigan-Sud, les élèves ont eu la chance de faire connaître leurs réalisations. Le niveau primaire était représenté par des élèves de l'école St-Gabriel-Archange de Cap-de-la-Madeleine et leur enseignant M.Claude Poudrier. Pour leur part, des élèves de cinquième secondaire et leur enseignante Mme Marie-Hélène Lavergne étaient les délégués de cet ordre d’enseignement.

Les élèves du primaire ont démontré d'une façon dynamique les liens entre notre environnement et notre santé. Aussi leurs recherches portaient sur les problématiques suivantes : le bronzage, l'asthme, les OGM, l'herbe à poux, la grippe aviaire, le virus du Nil, les CFC, les sols contaminés, les désastres dits naturels, le bruit et les ondes électromagnétiques.

Les élèves du secondaire ont soulevé avec un grand intérêt différentes situations présentes en région, telles la gérance de la forêt et certains éléments polluants liés à l'industrialisation.

L'équipe de Karine Pouliot et d'Émilie Montplaisir a écrit à l'Int'ERE.net : « Notre équipe, qui réfléchissait sur l'eau, l'air et le sol, a remarqué que les conditions se détérioraient de jour en jour. Par conséquent, les problèmes s'accumulent car il y a beaucoup trop de pollution industrielle et anthropique. Par contre, notre équipe croit que les conditions de l'eau, de l'air et du sol s'amélioreront d'ici vingt ans. Nous croyons qu'il y aura moins d'usines polluantes et que plus de gens feront du recyclage, ce qui aura pour conséquence d'améliorer la qualité de vie de tous les êtres vivants de la planète. Nous avons exprimé nos idées sous forme d'affiches colorées à l'aide de pastels ».

Bravo pour ces initiatives! Elles démontrent aux plus sceptiques que même des sujets qui semblent ardus peuvent être abordés par des jeunes. Et ça les intéressent!