Volume 5, No. 2, 27 avril 2006

Projets en ERE

Colloque en ERE de Montréal - Imaginons la Terre!

Contexte

Le colloque de Montréal en éducation relative à l'environnement a vu le jour en 1999 à l'initiative du Comité central de l'environnement de la Commission scolaire de Montréal et de l'Association québécoise pour la promotion de l'éducation relative à l'environnement (AQPERE). Chaque année, le comité organisateur tient un salon des exposants, afin que les participants et participantes trouvent des informations pratiques sur ce qui se fait dans la grande région de Montréal en environnement.

Thèmes abordés

À partir de notre thème global, l'ERE et la culture, sept volets seront traités :

1. Arts
2. Spiritualité
3. Interculturalité
4. Territoire et patrimoine
5. Mondialisation culturelle
6. Cultures autochtones
7. Culture urbaine et nature.

Déroulement de la journée

L'accueil des participants se fait dès 7h00 avec le service d'un petit déjeuner. À 8h30, la journée débute avec quelques allocutions officielles suivies, à 9h00, de la conférence d'ouverture d'une durée de 30 à 40 minutes et d'une période de questions variant de 20 à 30 minutes. Après la conférence d'ouverture, chacune des sept thématiques précitées sera développée dans une table ronde (de 10h30 à 12h00) réunissant trois conférenciers.

Dans l'après-midi, après le dîner servi sur place, deux séries d'ateliers d'une durée de 75 minutes chacune présentent des pistes de solution, des idées de projet, des moyens pédagogiques et du matériel didactique pour exploiter le thème de la culture avec les jeunes. La journée se termine à 16h30 avec un cocktail, moment très apprécié par les participants et participantes pour faire des rencontres informelles et dresser le bilan de la journée.


Concours de dessin et de BD en environnementpour les jeunes du primaire et du secondaire 

À gagner : un prix d'une valeur approximative de 500 dollars !

Vos élèves se passionnent pour les questions environnementales ? Nous avons une activité éducative et créatrice extraordinaire à vous proposer !

En effet, le volet jeunesse du 1 er Forum national sur les lacs, qui se tiendra dans les Laurentides en juin prochain, organise un concours de dessin et de bande dessinée pour les jeunes du primaire et du secondaire. Par cette action, nous souhaitons sensibiliser les jeunes à l'importance de protéger la santé des lacs au Québec. Renseignés puis sensibilisés, ils seront en mesure de se responsabiliser face à l'importance de protéger les lacs de leur région et, par conséquent, ceux de l'ensemble du Québec.

Pour ce faire, nous avons préparé un document simple pour appuyer les enseignants. La première partie présente un cours portant sur la problématique et propose quelques pistes de solutions. La seconde section du document suggère aux professeurs une activité à réaliser avec leurs élèves. Mis dans le contexte de la problématique, les jeunes devront proposer une solution puis la présenter sous forme de dessin (primaire) ou de BD (secondaire).

Ce document se veut un outil ayant pour fonction de vous aider à sensibiliser les jeunes à la problématique de dégradation de la santé des lacs au Québec. Vous pouvez le télécharger à l'adresse suivante : www.forumsurleslacs.org/jeunesse (en cliquant sur Jeunes du primaire ou encore Jeunes du secondaire).

Les oeuvres reçues seront présentées lors du Forum. Un tirage au sort sera effectué parmi toutes les oeuvres reçues et l'heureux élu recevra un très beau prix d'une valeur approximative de 500 dollars.

Par cette activité, à la fois formatrice et créatrice, nous croyons que les jeunes pourront s'attacher à des valeurs de respect et de protection de l'environnement.

À tous les intervenants en milieu scolaire, merci, et sachez qu'il me fera plaisir de répondre à toutes vos questions !

Jonathan Tardif , responsable du volet jeunesse du Forum
Conseil régional de l’environnement des Laurentides (CRE Laurentides)
298, rue Labelle, bureau 100
Saint-Jérôme (Québec)
J7Z 5L1
Téléphone : (450) 565.2987
Télécopieur : (450) 565.0346
Courriel : jonathan.tardif@crelaurentides.org


Opinion

ERE, économie, culture : le temps est compté
Isabelle Beaudoin
Membre du CA et du CE de l'AQPERE

Les domaines d'actions de l'ERE sont aussi vastes que la Terre elle-même. Son importance est devenue une évidence. Or, il n'en a pas toujours été ainsi. Il y a 40 ans, ceux qui en parlaient étaient rares et perçus comme des hurluberlus.

On était aux balbutiements de l'ERE, le terme lui-même n'existait pas et ses champs d'études non plus. On ne parlait alors bien timidement que de pollution. Plus tard, Gro Harlem Brundtland, dont le rapport publié en 1987 fut l'instigateur de l'expression ‘'développement durable'', exprima le désir qu'on en fasse la promotion dans tous les domaines, notamment dans le curriculum scolaire, de la maternelle à l'université. D'où l'inspiration qui mena à la création des EVB (Écoles Vertes Brundtland) au Québec en 1993.

Rapidement, on prend conscience de l'interrelation des problèmes sociaux et environnementaux. Les 3R (réduire, réutiliser et recycler) deviennent les 6R ( repenser nos systèmes de valeurs, restructurer nos systèmes économiques et redistribuer équitablement les ressources). La création du premier Planet'ERE et la Déclaration de Montréal en 1997 posent les jalons du développement de l'ERE québécoise au niveau international. Dorénavant, on parle non seulement d'écologie mais aussi de pacifisme, de solidarité et de démocratie. Le concept de l'ERE s'est épanoui ; il est devenu pédagogie de conscientisation globale. On parle actuellement d'écocitoyenneté.

ERE, économie, culture: le temps est compté (suite)

Le travail accompli par les divers artisans de l'ERE, au Québec et à travers le monde, en si peu de temps, est colossal. Mais il reste encore beaucoup à accomplir.

Cette année, Jacques Languirand, porte-parole du jour de la Terre, expliquait qu'il nous faut concilier les concepts de l'écologie et de l'économie, deux termes ayant le même préfixe : ‘'éco'' vient du grecoikos (« maison », « habitat ») et logos (« science », « connaissance »), alors que économie vient du grec oikos (maison) et nomos (administrer) qui signifie l'art de bien administrer une maison (dixit Wikipedia). ‘'Dans notre monde de communication, personne ne peut désormais ignorer que notre environnement se détériore rapidement. Le temps est compté'' dit-il. .(Dixit: site web du Jour de la Terre. et interviews dans les médias télévisuels..)

Or les freins actuels, face aux ententes internationales sur la protection environnementale, sont des priorités économiques. Il est donc question ici de s'entendre collectivement sur un nouvel ordre de priorités. D'où l'un des 6R : restructurer l'économie.

À l'automne prochain, le colloque de Montréal en ERE, organisé par le CCE-CSDM et l'AQPERE, portera sur la culture, sous des axes tels que les arts, la spiritualité, la mondialisation culturelle, l'interculturalité. Ces sujets nous touchent tous profondément, la culture étant intimement liée aux civilisations qui la portent.

Or, quelle culture économico-écologique voulons-nous répandre mondialement, pour la survie de l'espèce? Et comment allons-nous diffuser cette nouvelle culture, aussi bien aux pays en voie de développement qu'aux multinationales?

Auparavant l'apanage des scientifiques puis des enseignants, l'ERE a besoin maintenant du plus grand nombre d'acteurs médiatiques possible, pour la diffuser sur toutes les tribunes. L'ERE doit devenir une culture de masse, tout en demeurant réfléchie. Pour ce faire, elle doit atteindre un niveau exponentiel de diffusion; on doit en entendre parler partout, par tous.

L'ERE actuelle nous interpelle; soyons des écocitoyens proactifs: participons en grand nombre, cherchons des solutions et surtout…parlons-en, diffusons !


ERE dans les favelas du Brésil
Par Isabel Orellana

13 avril 2006 - C'est de la ville de Pelotas à l'état de Rio Grande do Sud, au Brésil, que je vous écris, où je suis invitée pour un cycle de conférences sur la communauté d'apprentissage et l'éducation relative à l'environnement (ERE). Je suis très impressionnée de la participation et de l'intérêt des gens pour l'ERE. Aussi, le niveau théorique est très fort. C'est très stimulant de voir la soif des gens de s'enrichir de réflexions théoriques. À la conférence que je donnais aujourd'hui, il y avait plus de 200 personnes, incluant des dirigeants communautaires de bidonvilles de la périphérie de la ville. C'était émouvant.

Ce matin, j'ai pu visiter un quartier marginal (s'il est possible de l'appeler comme cela). C'est en fait un dépotoir; les gens habitent au milieu de tout cela dans des cabanes indescriptibles. Leur source de bouffe est le dépotoir, les quelques centimes qu'ils arrivent à gagner viennent de la vente des déchets "récupérables". J'ai passé la matinée là, à parler avec les gens, à discuter de leurs conditions de vie, de leurs luttes pour une dignité, de leurs souffrances pour arriver à manger, à survivre. Je suis entrée dans plusieurs des cabanes, en fait une "habitation" avec quelques couvertures sur des morceaux de bois, où s'entassent souvent entre six et douze personnes pour dormir, dans une terrible misère... Ce n'était pas facile.

ERE dans les favelas du Brésil (suite)

Une des mamans m'a raconté son histoire, du passage d'une vie en dessous d'un pont au bord d'un canal, entassés par centaines, souvent inondés lors des crues, et leur invasion au milieu de la nuit, il y a trois ans, pour occuper des terrains vides, un peu plus loin. Elle m'a parlé des luttes avec la police qui voulait les déloger. Elle pleurait se rappelant les coups, les souffrances de ces jours. Elle pleurait me racontant l'appui fondamental d'une femme extraordinaire, une professeure d'écologie, de bio, de chimie, à la formation initiale des enseignants du primaire dans une des universités qui m'a invitée. Elle est éducatrice en  ERE, elle travaille l'ERE en faisant l'éducation populaire, elle travaille depuis sept ans avec ces gens pour les accompagner et les stimuler à se battre pour une dignité, pour une meilleure qualité de vie. Elle a été avec eux à minuit ça fait trois ans pour l'occupation des terrains. Elle a été emprisonnée pour cela. Depuis sept ans qu'elle développe un projet d'ERE avec cette communauté de 400 personnes pour essayer de les aider à trouver des pistes pour s'en sortir, à travers l'ERE, pour aider surtout les femmes à lever la tête, à se former, à apprendre de petits métiers, à apprendre à installer un respect nouveau. Je passe ces deux jours

ci avec elle, j'apprends d'elle. Elle est une militante pour la vie, une éducatrice d'ERE jusqu'à la moelle, d'un coeur généreux, mais qui refuse le rôle de l'assistanat, du missionnaire, de la compassion. Elle se bat à leur côté partageant tout ce qu'elle sait, mais les interpellant à se lever, à agir. Ces femmes étaient battues si souvent.

Il y a dans cette communauté des trafiquants(es) de drogue, des voleurs, des délinquants de la pire espèce. On trouve aussi des personnes atteintes du sida. Les femmes, elles-mêmes, m'ont raconté des conquêtes réussies, des espaces gagnés dans tout cela. Elles sont fières des changements réussis. Et c'est si spécial de voir ce projet d'ERE qui a pris forme, là comme une forme de lutte pour la survie,  pour un peu d'humanité. Le recyclage, la récupération sont quasiment les seules chances de survivre; elles ont appris à faire des petits objets décoratifs ou fonctionnels, un peu d'artisanat, de ces ordures. Elles les vendent. C'est un projet d'ERE qui a fait l'objet d'un mémoire de maîtrise. Je le porte avec moi ce document précieux. Ils appellent cela un projet d'écomunitarisme. Je voudrais tant faire connaître cette réalité. Je me sens ébranlée par cette journée, mais enrichie par ces trajectoires qui sont malgré tout pleines d'espoir. Notre défi est si énorme, nous avons besoin de tant de bras !