Volume 4, No. 5, 25 août 2005

Planet'ERE

‘Je ne les oublierai jamais’
par René Prince, enseignant

C’est dans la région de la ville de Pô que je me suis rendu pour discuter du thème «Production d’outils et de matériels éducatifs adéquats» mais également pour observer les animaux sauvages dans leur milieu naturel. Nous étions environ 70 personnes de 7 pays différents (Canada, France, Togo, Bénin, Burkina-Faso, Mali, et Niger). Les échanges étaient extraordinaires et concernaient des sujets très divers : religion, mariage, éducation des enfants, culture africaine, modes de vie, etc.. Les gens sont très aimables et s'informent souvent de notre santé et aussi de notre famille. Je peux dire que je me suis fait de bons amis (es) là-bas. (…) J'ai également fait la connaissance de beaucoup d'enfants. Léa Yabouanou est une jeune fille de 16 ans qui m'a aidé dans la distribution des vêtements et des articles scolaires que j'avais apporté pour les enfants. Elle m'a guidé dans le village durant tout mon séjour et m’a même offert très généreusement un instrument de musique (un balafon). C'est un cadeau très significatif pour moi. Avant mon départ, et pour la remercier, je suis allé à la rencontre de sa famille. Son père étant décédé depuis 4 ans, seule sa mère subsiste aux besoins de sa sœur âgée de 12 ans et de ses deux petits frères (9 et 5 ans). J'ai décidé lors de cette rencontre de prendre en charge les frais d’études des enfants pour un an, ce qui représente 100 dollars canadiens. J'estime que cela représente bien peu face à toute la générosité et l'amitié qu'ils m'ont offert durant tout mon séjour. Je ne les oublierai jamais.

‘Par le biais d'organismes, nous essaierons de donner suite'
par Françoise Nadon, enseignante à la retraite

Banfora est une région située au sud du Burkina Faso et frontalière à la Côte d'Ivoire, pays en proie présentement à beaucoup de violence.

Lors de la 1ière journée dans cette région, je fais la connaissance d'une dame qui participait aux réunions. Elle me confie qu'elle a quitté la Côte-d'Ivoire depuis presque 3 ans avec 24 autres veuves, les maris ayant été tués durant les affrontements que connaît le pays. Avec elles, 75 enfants et tous vivent dans une extrême précarité.

Avec l'aide d'un prêtre catholique qui a réussi à leur fournir un terrain, elle a pu monter un projet de culture de légumes et m'invite à venir constater sur le terrain les réalisations obtenues. Après 7 km de route en taxi, nous découvrons avec stupéfaction le travail énorme que ces femmes ont fourni pour pouvoir obtenir du maïs, des choux, des tomates et des aubergines! Elles ont irrigué le terrain en installant elles-mêmes des canalisations et ont fabriqué de leurs propres mains des blocs d'argiles afin de tapisser une fosse où elles feront du compost! Tout ce travail de culture de légumes a été réalisé sans l'aide d'aucun produit chimique. J'ai pris des photos de ce magnifique projet.

Par le biais de l'ACDI et d'autres organismes nous essaierons, ici, d'y donner suite.

PHOTOS

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Opinion

L'éducation relative à l'environnement vers le développement durable pour donner un cadre de vie décent à chaque citoyen de la planète

par Robert Litzler

Ils étaient tous là, au moins trois chefs d'état de pays africains, des diplomates, des représentants d'ONG internationales et nationales, tous visiblement fiers qu'un pays africain ait su relever le défi de rassembler à Ouagadougou et sur treize sites régionaux 2 421 acteurs de l'éducation relative à l'Environnement venus de 43 pays. Fiers et émus nous l'étions tous nous aussi les 38 membres de la délégation canadienne de nous retrouver en terre africaine pour clamer haut et fort notre conviction que l'éducation relative à l'environnement représente le chemin le plus sûr pour améliorer le cadre de vie de chaque citoyen de la planète.

À ceux qui nous questionnent sur le sens de notre action nous répondons que l'éducation relative à l'environnement doit entraîner chez celui qui la reçoit un réflexe de responsabilité personnelle et l'adoption de comportements quotidiens plus respectueux des ressources de la planète. Nous leur disons qu'aucune stratégie vers le mieux être de l'humanité ne peut connaître le succès, sans une participation massive et consciente de tous les humains qui peuplent notre planète, que cela nous conduit à l'obligation de participer à la vie politique de nos territoires, pays et régions.

Pour cela il nous faut être inventifs, solidaires pour résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés, dans un esprit de concertation et de cohésion, de coopération et de concorde. L'environnement est une problématique préoccupante pour toute l'humanité et la paix, la stabilité durable et l'équité resteront à l'état de mots sans la prise en compte des questions environnementales dans nos politiques de développement et de coopération aux plans national, régional et international. Les acteurs engagés sur le chantier éducatif l'ont tous compris et ont en commun de privilégier la mise en œuvre d'actions participatives et neutres. Il nous appartient maintenant et tout de suite de traduire en actes concrets, les résolutions, les recommandations et les décisions réaffirmées à Ouagadougou. Elles sont basées sur la place privilégiée que doit occuper l'être humain pour qu'il y ait un vrai développement durable.

Robert Litzler, président de l'AQPERE

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