L'Afrique francophone se met au diapason de
Planét'ERE 3
Comme toutes les lectrices et lecteurs du bulletin Int'ERE.net
de mai 2003 le savent, ce sont nos amis africains qui ont
promis, à la cérémonie de clôture
du forum Planét'ERE 2 le 23 novembre 2001 à
l'Unesco, d'organiser le forum Planét'ERE 3 quelque
part en Afrique.
Ils savent aussi que le Comité international Planét'ERE,
chargé de faire le suivi de Planèt'ERE 2, s'est
réuni du 18 au 20 mai 2002 à Rambouillet, et
qu'à cette rencontre un comité de pilotage provisoire
(CPP) de cinq membres (Bénin, Cameroun, Canada, France
et Maroc) a été formé pour recevoir les
candidatures africaines pour l'organisation du forum Planét'ERE
3.et aussi pour préparer l'Assemblée générale
de fondation de l'ONG Planét'ERE.
Ils savent enfin qu'à la rencontre de Boulogne sur
Mer (18 au 20 novembre 2002), le Cameroun était et
demeure encore le seul pays à avoir présenté
un dossier de candidature pour l'organisation de Planét'ERE
3 et que le CPP s'est donné comme mandat de préparer
une ébauche des textes de fondation de l'ONG Planét'ERE
(statuts, règlements et règles de procédure
de l'Assemblée générale).
Ces textes sont prêts, mais la raison pour laquelle
ils n'ont pas encore été diffusés jusqu'à
maintenant est l'absence d'un réseau de communication
fiable et efficace. Or voici que ce réseau est sur
le point de se mettre en place. Les modérateurs en
sont Joseph Fumtim (membre camerounais du CPP) et Serge Agakah
du Gabon, responsable du « Cri du Pangolin » seul
périodique qui rejoint tous les francophones africains.
N'oublions pas non plus, et cela a été annoncé
dans le bulletin Int'ERE.net de mai que l'Inforoute Planét'ERE
a crée le module « La bourse aux partenariats
» dont le modérateur est Thierry Lerévérend.
Voici donc deux adresses électroniques des plus utiles
:
et la bourse aux partenariats Planét'ERE piloté
par Thierry et disponible sur le site http://www.planetere.org
(dans la rubrique coopérer).
Tous les acteurs de l'éducation à l'environnement
souhaitant travailler en langue française sont encouragés
à utiliser cet outil dorénavant à leur
service.
Pour moi, le colloque fut une expérience très
enrichissante. J'y ai vécu des moments très
agréables de réflexion et de partage avec
les autres participantEs. En ce qui concerne ma conférence
(Les EVB, au coeur d'une éducation pour un avenir
viable), je crois avoir été bien accueilli
et je pense que mon message a été bien reçu
dans le respect et la compréhension. Les conférences
auxquelles j'ai assisté ont été aussi
très vivantes et enrichissantes. J'ai aussi apprécié
au plus haut point le spectacle de Julos Beaucarne. La journée
découverte a été passionnante. Merci
à vous et à toute l'organisation : ce colloque
m'a fait beaucoup de bien et j'en ferai mention aux EVB.
excellente organisation, avec un aspect humain qui a fait
en sorte que le colloque a su se démarquer des traditionnelles
rencontres universitaires ;
la journée d'activités extérieures
a favorisé des échanges spontanés et
très enrichissants, en permettant aux divers intervenants
de se rencontrer sur le terrain, en dehors d'un cadre universitaire
stricte ;
le colloque a fourni à des intervenants qui proviennent
de différents millieux, l'occasion d'échanger
sur leur domaine respectif, avec l'éducation relative
à l'environnement comme moyen terme. Ceci permet
une convergence des idées propice à la réflexion
individuelle;
En conclusion : un séjour fort apprécié
de ma part car fort enrichissant et instructif
Benoit Dépot,
radio-centre-ville (102,3 fm)
3. Je voulais simplement féliciter Robert
Litzler et toute l'équipe de l'AQPERE pour la tenue
de ce Colloque. Son contenu fut très intéressant,
même si certains exposés ne répondaient
pas toujours à la notion de « recherche scientifique
» et étaient plutôt centrés sur
un « vécu ». Ce fut une occasion de se
faire quelques contacts intéressants.
Étienne van Steenberghe,
Chaire de recherche du Canada en ERE, UQAM
Trois autres réactions en vrac :
1.- J'ai beaucoup apprécié la visite de la
forêt modèle. Un bon projet à comprendre
et un thème difficile à épuiser. Il aurait
fallu plus de temps pour bien visiter ce site.
2.- Diversité des interventions très intéressante.
La présentation de Philippe Mourad et de son collègue
sur les mass médias et la publicité environnementale
était excellente car elle ouvrait la discussion, elle
poussait à la réflexion. C'est un point important
lors d'occasion tel ce colloque qui regroupe des gens de différents
milieux.
3.- Il est intéressant de voir ce qui se fait ailleurs,
mais j'aurais souhaité une approche plus formative
qu'informative au niveau des intervenants que nous sommes.
Exemple : comment les présentateurs intègrent
l'ERE à leurs activités concrètement,
trucs, méthodes, approches etc. plutôt qu'un
récit descriptif du projet global. Oui pour d'autres
rencontres entre organismes régionaux oeuvrant en ERE
avec des enseignants pour favoriser l'échange.
Un Congrès ibéroaméricain
d'éducation relative à l'environnement : vers
une action éducative inspirante et cohérente
d'un point de vue théorique et méthodologique
Par Isabel Orellana
Professeure
Chaire de recherche du Canada en éducation relative
à l'environnement
Université du Québec à Montréal
Au Palais des congrès de la magnifique
ville patrimoniale de La Havane (Cuba), se tenait du 2 au
6 juin dernier, le IV Congrès ibéroaméricain-
pays ayant l'espagnol en partage- d'éducation relative
à l'environnement (ERE), sous le thème "Un
autre monde est possible". Cet important événement
qui a réuni près de 300 acteurs de l'ERE de
19 pays de l'Amérique latine et de la péninsule
ibérique se réalisait dans le cadre de la IV
Convention internationale en environnement et développement
organisée par le Ministère des sciences, technnologies
et environnement de Cuba. Le IV Congrès en ERE a poursuivi
le mouvement initié dans les congrès précédents
tenus au Méxique et au Vénézuela depuis
1992, dans la perspective de créer, de renforcer et
de consolider des mécanismes régionaux de coopération
dans ce domaine. Ces événements visaient à
mobiliser les intervenants de l'ERE dans un vaste processus
d'échanges et à poursuivre le développement
de politiques et de stratégies nationales en ERE. La
promotion d'un projet ibéroaméricain d'ERE s'est
ainsi poursuivie et une proposition d'"Alliance latinoaméricaine
et des Caraïbes d'éducation à l'environnement
et au développement durable", actuellement en
construction, a continuée d'être articulée
afin qu'elle soit présentée et discutée
au Forum des ministres de l'environnement de cette région
qui aura lieu au Panama cet automne.
Il est désormais reconnu que ces régions
présentent d'abondantes richesses naturelles, une riche
biodiversité et une grande diversité de cultures.
Elles se situent cependant parmi les régions les plus
ménacées par l'impact des activités humaines,
principalement par la déforestation, l'exploitation
minière et l'étalement urbain sauvage. La dégradation
des écosystèmes, l'érosion du sol, ainsi
que la pollution atmosphérique et des cours d'eau ont
atteint des niveaux alarmants. Cette dévastation est
en outre associée à l'exploitation et à
l'aliénation des populations engendrant la pauvrété,
la misère et les inégalités sociales.
L'intégrité de ces régions, de ces espèces
et de ces cultures est sérieusement en péril.
Leur patrimoine culturel et naturel est en train d'être
détruit par l'implantation de modèles de développement
basés sur l'exploitaton économique à
court terme et sur l'illusion de croissance économique,
exacerbées par une logique marchande globalisée.
Ces bouleversements majeurs interpellent la
population et en particulier les acteurs de l'ERE à
repenser nos façons d'agir à l'égard
de notre milieu de vie. L'éducation et particulièrement
l'ERE ont été réaffirmées par
les participants de ce IV Congrès, comme étant
la clé fondamentale pour produire des changements en
ce sens. La proposition d'«Alliance latinoaméricaine
et des Caraïbes d'éducation à l'environnement
et au développement durable» stipule à
la page 4 que l'action éducative doit être
envisagée comme une pédagogie pour la transformation
culturelle vers des sociétés viables. Ce
IVième Congrès s'est tenu
en effet, dans le cadre d'une étroite association entre
une ERE considérée comme un besoin éducatif
fondamental et une intense réflexion et recherche pour
concevoir des modèles alternatifs de développement
basés sur des approches éthiques et sociales
qui font la promotion de la responsabilité collective,
l'équité sociale, la justice environnementale
et l'amélioration de la qualité de vie de toutes
les personnes au présent et pour les générations
futures (ibid.). La notion de développement durable
apparaît associée à ce modèle alternatif,
cependant, pour beaucoup il s'agit d'un concept ambigu
qui se prête à diverses interprétations
parfois incompatibles, incluant la tentative, pas toujours
dissimulée, de l'utiliser pour maquiller de projets
basés uniquement sur la rationalité et l'intérêt
économique de groupes et d'états puissants (ibid).
Malgré ceci, le concept de sustentabilidad,
qui veut dire, «qui offre soutien», «qui
assure la nourriture», est adopté comme une orientation
à la base d'un nouveau modèle social. Les besoins
humains abordés de manière démocratique
et équitable ainsi que la protection à long
terme de l'environnement et de la diversité culturelle
apparaissent ici associés.
Lors de ce congrès, la mise en évidence
de l'association de l'ERE avec le concept polémique
de développement durable a permis de révéler
la nécessité de poursuivre les réflexions
et des vastes discussions afin de clarifier son cadre conceptuel
et méthodologique, ainsi que les tendances et caractéristiques
particulières de celui-ci dans le contexte régional
de l'Amérique Latine et des Caraïbes. En ce sens,
l'importance d'établir, de renforcer et de consolider
les mécanismes de coopération régionale
qui favorisent le développement d'espaces de discussion,
qui facilitent l'échange d'expériences et de
savoirs, ainsi que la coordination de politiques et des programmes
dans ce domaine dans cette région, a été
soulignée. Le renforcement des réseaux d'ERE
de cette a été ainsi identifié comme
un mécanisme fondamental de reflexion et de construction
collective d'alternatives de développement et de prévention
de problèmes socio-environnementaux. En effet, il s'impose,
disait-on, d'aller au-delà de la résolution
de problèmes pour repenser la reconstruction des communautés
humaines et de leur lien fondamental avec le milieu de vie
duquel l'être humain fait partie.
L'esprit de réflexion et de détermination
manifesté dans cette perspective à travers les
conférences, les tables rondes, les ateliers de discussion
thématique et les cours-ateliers, tenus dans la chaleur
et l'inspiration des hôtes cubains du IVième
Congrès, sera ainsi repris lors du Vième
Congrès qui aura lieu au Brésil en 2005. D'ici
là, le défi est monumental! Le développement
de liens à travers les Amériques y fait partie,
pour établir un véritable dialogue et un enrichissement
mutuels. Le même type d'impacts, d'erreurs et d'abus
se retrouvent dans les diverses régions de ce vaste
continent. Les modèles néolibéraux de
développement dépassent les frontières
des pays. Face à cette situation, la solidarité
internationale y est de mise!
Isabel Orellana
Professeure
Chaire de recherche du Canada en éducation relative
à l'environnement
Université du Québec à Montréal