Volume 2, No. 4, 26 juin 2003

Planét'ERE

L'Afrique francophone se met au diapason de Planét'ERE 3

Comme toutes les lectrices et lecteurs du bulletin Int'ERE.net de mai 2003 le savent, ce sont nos amis africains qui ont promis, à la cérémonie de clôture du forum Planét'ERE 2 le 23 novembre 2001 à l'Unesco, d'organiser le forum Planét'ERE 3 quelque part en Afrique.

Ils savent aussi que le Comité international Planét'ERE, chargé de faire le suivi de Planèt'ERE 2, s'est réuni du 18 au 20 mai 2002 à Rambouillet, et qu'à cette rencontre un comité de pilotage provisoire (CPP) de cinq membres (Bénin, Cameroun, Canada, France et Maroc) a été formé pour recevoir les candidatures africaines pour l'organisation du forum Planét'ERE 3.et aussi pour préparer l'Assemblée générale de fondation de l'ONG Planét'ERE.

Ils savent enfin qu'à la rencontre de Boulogne sur Mer (18 au 20 novembre 2002), le Cameroun était et demeure encore le seul pays à avoir présenté un dossier de candidature pour l'organisation de Planét'ERE 3 et que le CPP s'est donné comme mandat de préparer une ébauche des textes de fondation de l'ONG Planét'ERE (statuts, règlements et règles de procédure de l'Assemblée générale).

Ces textes sont prêts, mais la raison pour laquelle ils n'ont pas encore été diffusés jusqu'à maintenant est l'absence d'un réseau de communication fiable et efficace. Or voici que ce réseau est sur le point de se mettre en place. Les modérateurs en sont Joseph Fumtim (membre camerounais du CPP) et Serge Agakah du Gabon, responsable du « Cri du Pangolin » seul périodique qui rejoint tous les francophones africains.

N'oublions pas non plus, et cela a été annoncé dans le bulletin Int'ERE.net de mai que l'Inforoute Planét'ERE a crée le module « La bourse aux partenariats » dont le modérateur est Thierry Lerévérend.

Voici donc deux adresses électroniques des plus utiles :

Tous les acteurs de l'éducation à l'environnement souhaitant travailler en langue française sont encouragés à utiliser cet outil dorénavant à leur service.

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Événements

Réactions sur le colloque

  1. Pour moi, le colloque fut une expérience très enrichissante. J'y ai vécu des moments très agréables de réflexion et de partage avec les autres participantEs. En ce qui concerne ma conférence (Les EVB, au coeur d'une éducation pour un avenir viable), je crois avoir été bien accueilli et je pense que mon message a été bien reçu dans le respect et la compréhension. Les conférences auxquelles j'ai assisté ont été aussi très vivantes et enrichissantes. J'ai aussi apprécié au plus haut point le spectacle de Julos Beaucarne. La journée découverte a été passionnante. Merci à vous et à toute l'organisation : ce colloque m'a fait beaucoup de bien et j'en ferai mention aux EVB.

    Florido Levasseur, Établissements verts Brundtland

2. Voici quelques commentaires sur le colloque :

  • excellente organisation, avec un aspect humain qui a fait en sorte que le colloque a su se démarquer des traditionnelles rencontres universitaires ;
  • la journée d'activités extérieures a favorisé des échanges spontanés et très enrichissants, en permettant aux divers intervenants de se rencontrer sur le terrain, en dehors d'un cadre universitaire stricte ;
  • le colloque a fourni à des intervenants qui proviennent de différents millieux, l'occasion d'échanger sur leur domaine respectif, avec l'éducation relative à l'environnement comme moyen terme. Ceci permet une convergence des idées propice à la réflexion individuelle;

    En conclusion : un séjour fort apprécié de ma part car fort enrichissant et instructif

    Benoit Dépot, radio-centre-ville (102,3 fm)

3. Je voulais simplement féliciter Robert Litzler et toute l'équipe de l'AQPERE pour la tenue de ce Colloque. Son contenu fut très intéressant, même si certains exposés ne répondaient pas toujours à la notion de « recherche scientifique » et étaient plutôt centrés sur un « vécu ». Ce fut une occasion de se faire quelques contacts intéressants.

Étienne van Steenberghe, Chaire de recherche du Canada en ERE, UQAM

Trois autres réactions en vrac :

1.- J'ai beaucoup apprécié la visite de la forêt modèle. Un bon projet à comprendre et un thème difficile à épuiser. Il aurait fallu plus de temps pour bien visiter ce site.

2.- Diversité des interventions très intéressante. La présentation de Philippe Mourad et de son collègue sur les mass médias et la publicité environnementale était excellente car elle ouvrait la discussion, elle poussait à la réflexion. C'est un point important lors d'occasion tel ce colloque qui regroupe des gens de différents milieux.

3.- Il est intéressant de voir ce qui se fait ailleurs, mais j'aurais souhaité une approche plus formative qu'informative au niveau des intervenants que nous sommes. Exemple : comment les présentateurs intègrent l'ERE à leurs activités concrètement, trucs, méthodes, approches etc. plutôt qu'un récit descriptif du projet global. Oui pour d'autres rencontres entre organismes régionaux oeuvrant en ERE avec des enseignants pour favoriser l'échange.

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Opinion

Un Congrès ibéroaméricain d'éducation relative à l'environnement : vers une action éducative inspirante et cohérente d'un point de vue théorique et méthodologique

Par Isabel Orellana
Professeure
Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l'environnement
Université du Québec à Montréal

Au Palais des congrès de la magnifique ville patrimoniale de La Havane (Cuba), se tenait du 2 au 6 juin dernier, le IV Congrès ibéroaméricain- pays ayant l'espagnol en partage- d'éducation relative à l'environnement (ERE), sous le thème "Un autre monde est possible". Cet important événement qui a réuni près de 300 acteurs de l'ERE de 19 pays de l'Amérique latine et de la péninsule ibérique se réalisait dans le cadre de la IV Convention internationale en environnement et développement organisée par le Ministère des sciences, technnologies et environnement de Cuba. Le IV Congrès en ERE a poursuivi le mouvement initié dans les congrès précédents tenus au Méxique et au Vénézuela depuis 1992, dans la perspective de créer, de renforcer et de consolider des mécanismes régionaux de coopération dans ce domaine. Ces événements visaient à mobiliser les intervenants de l'ERE dans un vaste processus d'échanges et à poursuivre le développement de politiques et de stratégies nationales en ERE. La promotion d'un projet ibéroaméricain d'ERE s'est ainsi poursuivie et une proposition d'"Alliance latinoaméricaine et des Caraïbes d'éducation à l'environnement et au développement durable", actuellement en construction, a continuée d'être articulée afin qu'elle soit présentée et discutée au Forum des ministres de l'environnement de cette région qui aura lieu au Panama cet automne.

Il est désormais reconnu que ces régions présentent d'abondantes richesses naturelles, une riche biodiversité et une grande diversité de cultures. Elles se situent cependant parmi les régions les plus ménacées par l'impact des activités humaines, principalement par la déforestation, l'exploitation minière et l'étalement urbain sauvage. La dégradation des écosystèmes, l'érosion du sol, ainsi que la pollution atmosphérique et des cours d'eau ont atteint des niveaux alarmants. Cette dévastation est en outre associée à l'exploitation et à l'aliénation des populations engendrant la pauvrété, la misère et les inégalités sociales. L'intégrité de ces régions, de ces espèces et de ces cultures est sérieusement en péril. Leur patrimoine culturel et naturel est en train d'être détruit par l'implantation de modèles de développement basés sur l'exploitaton économique à court terme et sur l'illusion de croissance économique, exacerbées par une logique marchande globalisée.

Ces bouleversements majeurs interpellent la population et en particulier les acteurs de l'ERE à repenser nos façons d'agir à l'égard de notre milieu de vie. L'éducation et particulièrement l'ERE ont été réaffirmées par les participants de ce IV Congrès, comme étant la clé fondamentale pour produire des changements en ce sens. La proposition d'«Alliance latinoaméricaine et des Caraïbes d'éducation à l'environnement et au développement durable» stipule à la page 4 que l'action éducative doit être envisagée comme une pédagogie pour la transformation culturelle vers des sociétés viables. Ce IVième Congrès s'est tenu en effet, dans le cadre d'une étroite association entre une ERE considérée comme un besoin éducatif fondamental et une intense réflexion et recherche pour concevoir des modèles alternatifs de développement basés sur des approches éthiques et sociales qui font la promotion de la responsabilité collective, l'équité sociale, la justice environnementale et l'amélioration de la qualité de vie de toutes les personnes au présent et pour les générations futures (ibid.). La notion de développement durable apparaît associée à ce modèle alternatif, cependant, pour beaucoup il s'agit d'un concept ambigu qui se prête à diverses interprétations parfois incompatibles, incluant la tentative, pas toujours dissimulée, de l'utiliser pour maquiller de projets basés uniquement sur la rationalité et l'intérêt économique de groupes et d'états puissants (ibid). Malgré ceci, le concept de sustentabilidad, qui veut dire, «qui offre soutien», «qui assure la nourriture», est adopté comme une orientation à la base d'un nouveau modèle social. Les besoins humains abordés de manière démocratique et équitable ainsi que la protection à long terme de l'environnement et de la diversité culturelle apparaissent ici associés.

Lors de ce congrès, la mise en évidence de l'association de l'ERE avec le concept polémique de développement durable a permis de révéler la nécessité de poursuivre les réflexions et des vastes discussions afin de clarifier son cadre conceptuel et méthodologique, ainsi que les tendances et caractéristiques particulières de celui-ci dans le contexte régional de l'Amérique Latine et des Caraïbes. En ce sens, l'importance d'établir, de renforcer et de consolider les mécanismes de coopération régionale qui favorisent le développement d'espaces de discussion, qui facilitent l'échange d'expériences et de savoirs, ainsi que la coordination de politiques et des programmes dans ce domaine dans cette région, a été soulignée. Le renforcement des réseaux d'ERE de cette a été ainsi identifié comme un mécanisme fondamental de reflexion et de construction collective d'alternatives de développement et de prévention de problèmes socio-environnementaux. En effet, il s'impose, disait-on, d'aller au-delà de la résolution de problèmes pour repenser la reconstruction des communautés humaines et de leur lien fondamental avec le milieu de vie duquel l'être humain fait partie.

L'esprit de réflexion et de détermination manifesté dans cette perspective à travers les conférences, les tables rondes, les ateliers de discussion thématique et les cours-ateliers, tenus dans la chaleur et l'inspiration des hôtes cubains du IVième Congrès, sera ainsi repris lors du Vième Congrès qui aura lieu au Brésil en 2005. D'ici là, le défi est monumental! Le développement de liens à travers les Amériques y fait partie, pour établir un véritable dialogue et un enrichissement mutuels. Le même type d'impacts, d'erreurs et d'abus se retrouvent dans les diverses régions de ce vaste continent. Les modèles néolibéraux de développement dépassent les frontières des pays. Face à cette situation, la solidarité internationale y est de mise!

Isabel Orellana
Professeure
Chaire de recherche du Canada en éducation relative à l'environnement
Université du Québec à Montréal

Lien pertinent

4o Congreso Iberoamericano de Educación Ambiental (site en espagnol)
http://www.medioambiente.cu/4congreso/

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