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No. 1, 15 mars 2002

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L'éducation relative à l'environnement au Comité de valorisation de la rivière Beauport

Afin d'adopter des comportements respectueux de notre environnement, et ici l'environnement englobe autant le milieu naturel que celui bâti par l'homme, il faut nécessairement être sensibilisé à sa valeur et à sa fragilité. Nous savons tous également que les mauvaises habitudes, acquises depuis longtemps, sont difficiles à changer. C'est pourquoi le Comité de valorisation de la rivière Beauport (CVRB) cible les jeunes depuis plusieurs années pour ses campagnes d'Éducation relative à l'Environnement. Nous sommes en effet d'avis que les jeunes enfants, d'âge scolaire et même préscolaire, sont plus susceptibles d'assimiler le message et par ricochet de sensibiliser leur entourage, leurs parents par exemple. Comment résister à son enfant qui nous demande de recycler à la maison? Inculquer aux enfants des valeurs de respect, de tolérance, la notion d'équilibre entre l'utilisation de la ressource et sa protection nous semble primordial.

Depuis trois ans le CVRB a développé un programme d'animation, Éduc-Nature, pour les garderies les écoles et les terrains de jeux, doublé par un centre d'interprétation de la nature situé au Camping municipal de Beauport. Les enfants s'y amusent tout en apprenant sur la nature qui nous entoure. Afin de pousser l'expérience plus loin, deux programmes visant la sensibilisation aux eaux de surfaces et à leurs écosystèmes riverain, "J'adopte un cours d'eau" et "À la découverte de ma rivière", ainsi qu'un projet de surveillance de l'eau souterraine par les enfants, "l'Opération Puits", ont été développés.

Pour plus d'informations sur le Comité de Valorisation de la Rivière Beauport et ses différents projets, n'hésitez pas à communiquer avec nous. Téléphone : (418) 666-6169, Courriel : cvrb@oricom.ca, Site Internet : www.cvrb.qc.ca.

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ENVIRO-QUIZ au quotidien, dans votre classe

Des jeunes de l'école Lalande de Roxboro et leurs enseignants-es dont je suis la directrice ont expérimenté pour vous le jeu pédagogique ENVIRO-QUIZ, réalisé par une firme québécoise INTELLI-KID, sise à Montréal, très active dans la réalisation d'outils/jeux pédagogiques pour sensibiliser les jeunes à l'environnement.

Le jeu pédagogique ENVIRO-QUIZ bien que conçu par INTELLI-KID, a été réalisé en collaboration avec les Clubs 4-H du Québec, le Biodôme de Montréal et la plus importante organisation mondiale en environnement: Union mondiale pour la nature (UICN), basée en Suisse. Le contenu du jeu permet de jouer aux deux jeux différents : ENVIRO-QUIZ et SOS PLANÈTE TERRE. De plus d'autres variantes sont proposées aux enseignants-es, entre autres des façons rapides de jouer en classe. Par exemple, il sera facile de réaliser "une minute de l'environnement par jour dans une classe" avec les 420 questions à choix multiple d'Enviro-Quiz suivies des explications et des messages scientifiques supportant les réponses. Une question différente par jour peut véhiculer un message environnemental différent par jour pendant au moins une année.

Pour jouer à la variante la plus simple d'ENVIRO-QUIZ, on doit accumuler le plus de points possible en répondant à des questions sur l'environnement et sur les espèces menacées. Les questions présentent deux niveaux de difficulté : faciles (8 à 10 ans) et difficiles (11 ans à adulte). Elles sont classées selon différentes catégories (ex.: eau, air, sol, faune et flore, énergie, déchets et recyclage), déterminées par une roue de fortune que doit tourner le joueur lorsque vient son tour. Le jeu SOS PLANÈTE TERRE lance aux jeunes le défi de faire des associations entre les menaces pesant sur différents éléments de notre biosphère et les solutions pour les contrer.

Quel que soit leur âge, les jeunes ont eu beaucoup de plaisir à jouer à ENVIRO-QUIZ. L'utilisation de la roue de fortune évoquant certains jeux télévisés les a impressionnés! INTELLI-KID peut aussi vous fournir une roue de fortune grand format destinée pour l'utilisation en classe. Les plus jeunes peuvent y jouer à condition que les questions leur soient lues par les enseignants-es. La qualité du français est excellente et les règles sont claires et précises. La logique de la présentation graphique est bonne et l'esthétisme très bon. Le livret de règlements fourni avec le jeu, offre aussi une multitude de renseignements très précieux. Par exemple, on peut y trouver une liste de sites Internet intéressants pour vous et les jeunes, un lexique de termes relatifs à l'écologie, les définitions de statuts de précarité des animaux menacés et le rôle des organisations environnementales.

Le rapport qualité/prix d'ENVIRO-QUIZ est très intéressant pour les écoles qui recherchent des outils peu coûteux et faciles à utiliser aussi bien en petites équipes qu'en grand groupe (ex: classe). Il n'y a aucun doute sur l'excellente valeur éducative de ce jeu! Prix: 20$.

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Printemps silencieux + 40 Par Tom Berryman

Ces temps-ci, on ne cesse de se faire rabattre les oreilles par des Rio + 10, Rio + 10, Rio + 10, des Stockholm + 30, Stockholm + 30 et des Johannesburg 2002, Johannesburg 2002. Allant prendre une marche de fin d'après-midi à l'île Sainte-Hélène, pour me reposer de ce genre de vacarme des négociations entre nations, le chant des oiseaux m'a rappelé que nous en étions déjà à " Silent Spring + 40 ". Le cauchemar dystopique envisagé par Rachel Carson ne s'est heureusement pas avéré. Le cri raisonné de la célèbre océanographe américaine a été partiellement entendu. Les choses et les gens ont bougé. Quarante ans après la publication de son livre choc, les printemps sont encore chantés.

K't' coooo, k't' coooo. Tchirp-tchirp-tchirp…tchirp-tchirp-tchirp. Ainsi chantent pigeons et moineaux qui s'agglutinent près des constructions humaines, autour du métro de l'île Sainte-Hélène, d'où sortent des vagues de braves gens qui accourent presque toutes se faire arnaquer dans le vacarme ahurissant des machines à sous du casino. Je vais plutôt en forêt dans les vieilles parties de l'île avant d'aller marcher au bord du fleuve. Il n'y a pratiquement personne, comme d'habitude.

Tsi-tsuu… tsi-tsuu, tsi-tsuu… tsi-tsuu, aink-aink-aink… aink-aink-aink, sifflent et chantent mésanges et sittelles. Kâ, kâ, kâ… kâ, kâ, kâ…, o-whou-whou-whou… o-whou-whou-whou, croassent et hululent corneilles et tourterelles. Le printemps est bel et bien là. Bruyant. Étincelant. Vigoureux. Kong-ka-ri... kong-ka-ri, ti-lût, ti-lulût… ti-lût, ti-lulût, chantent carouges aux épaulettes flamboyantes et merles avec poitrines orangées. Ils sont là. Ils sont de retour.

Pause au soleil.

Assis sur des rochers tout juste au bord des eaux vives du Saint-Laurent qui coulent elles aussi en chantonnant, le centre-ville de Montréal se dresse en contre-jour devant moi de l'autre côté du fleuve. Je me ferme les yeux pour goûter ces bons moments de scintillement. Je les rouvre pour apercevoir, tout juste à un mètre de moi, un rat musqué qui remonte en nageant dans les eaux glaciales. De temps à autre, il plonge sous l'eau pendant une vingtaine de secondes pour remonter en surface cinq ou dix mètres plus loin. Plus tard, c'est un couple de canards colverts qui se laissent voir et entendre. La magie de la nature à quelques centaines de brasses du centre-ville.

Retour vers le métro de l'île pour aller rejoindre Montréal en roulant sous le fleuve. Les joueurs du casino sont-là. Ils misent sur un jeu bien triste dans lequel ils perdent.

Rio + 10, Stockholm + 30, Johannesburg 2002. On m'invite à miser sur ces conférences. D'un point de vue éducatif, j'ai perdu confiance en ces forums. Je ne gage plus sur ces rencontres entre les chefs des nations où règne une langue de bois. Non, où règne plutôt une langue morte, une langue de béton. Ils sont trop inféodés à une vision comptable et marchande du monde où la croissance économique est devenue le principal impératif.

Je vais plutôt continuer de miser sur ceux qui s'attachent à connaître, à comprendre, à aimer et à soigner leur milieu de vie et à en partager la magie entre générations. Silent Spring + 40. Une passion raisonnée, un chant, un cri pour toutes ces autres vies. Silent Spring + 40 et pourquoi pas Walden + 155. Il y a une vigueur, une vitalité, une profondeur et une historicité dans les activités éducatives centrées sur les merveilles du monde où nous vivons qui ne peuvent être étouffées par les calculs de la diplomatie internationale. Ce sont elles qui font parfois bouger la diplomatie et non pas le contraire.

Merci madame Carson.

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EXTRAITS CHOISIS

Le fait incontournable que le déclin de la faune soit lié à la destinée des êtres humains est rapporté de plus en plus souvent partout dans le pays. La faune, fait-on remarquer, régresse parce que sa maison est détruite. Mais la maison de la faune est aussi notre maison.

Rachel Carson, 30 mars 1938, Richmond Times-Dispatch Sunday Magazine (traduction libre).

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Personnellement, je suis convaincue qu'il n'y a jamais eu un plus grand besoin qu'aujourd'hui pour des reporters et des interprètes du monde naturel. Le genre humain est allé très loin dans l'établissement d'un monde artificiel de sa propre création. Il a cherché à s'isoler, dans des villes d'acier et de béton, des réalités de la terre, des eaux et de la semence qui germe. Intoxiqué par l'impression de sa propre puissance, il semble aller de plus en plus loin dans de nouvelles expérimentations qui le détruisent ainsi que son monde.

Il n'y a certainement pas qu'un seul remède face à cette situation et je ne prétends pas offrir de panacée. Mais il me semble raisonnable de croire - et en fait, je crois - que plus clairement nous sommes en mesure de focaliser notre attention sur les merveilles et les réalités de l'univers qui nous entoure, moins nous avons le goût de détruire ce monde et notre espèce. L'émerveillement et l'humilité sont des émotions très nourrissantes et elles n'existent pas côte à côte avec le désir de détruire.

Rachel Carson, New York, 7 avril 1952, extraits de son discours de réception de la médaille John Burroughs pour son livre The Sea Around Us, paru 10 ans avant Silent Spring (traduction libre).

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Je crois sincèrement que pour le petit enfant et pour le parent cherchant à le guider, il n'est pas aussi important de connaître que de ressentir. Si les faits sont les graines qui produiront plus tard connaissance et sagesse, alors les émotions et les impressions sensorielles sont le terreau fertile dans lequel les graines doivent germer et grandir. Les années de la petite enfance sont le moment de préparer le sol. Une fois que les émotions ont été éveillées - un certain sens du beau, l'excitation du neuf et de l'inconnu, un sentiment de sympathie, de compassion, d'admiration ou d'amour - alors nous désirons la connaissance au sujet de l'objet de nos réponses émotives.

Rachel Carson, 1956, The Sense of Wonder (traduction libre).

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L'eau, le sol et le vert manteau terrestre de plantes constituent le monde qui soutient la vie animale de la Terre. Pourtant l'Homme moderne se souvient rarement du fait qu'il ne pourrait exister sans les plantes qui captent l'énergie solaire et fabriquent les aliments de base dont il dépend pour vivre. Notre attitude envers les plantes est particulièrement bornée. Si nous envisageons une utilité immédiate à une plante, nous l'entretenons et la nourrissons. Si, pour quelque raison que ce soit, nous trouvons que la présence d'une plante est indésirable ou simplement que nous y sommes indifférents, nous pouvons la condamner sur-le-champ à la destruction.

Rachel Carson, 1962, Silent Spring (traduction libre).

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L'erreur fondamentale réside dans le contrôle autoritaire qui a été accordé aux intérêts des agences agricoles. Il y a, après tout, plusieurs autres intérêts en jeu : il y a les problèmes de pollution des eaux, de pollution du sol, de protection de la faune, de santé publique. Pourtant, le sujet est appréhendé comme si les intérêts de l'agriculture étaient suprêmes, ou en fait, les seuls.

Rachel Carson, 8 janvier 1963, extraits d'un discours au Garden Club of America (traduction libre).

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